mardi 24 juin 2008

Petit message de la Mort et tous ses amis : "VIVE LA VIE !"

Après la grosse déception de X&Y, troisième et de loin plus mauvais album de Coldplay, on ne peut pas dire que j'attendais VIVA LA VIDA (or Death and all his Friends) leur quatrième opus avec impatience. (n'est pas Radiohead qui veut!)

Pourtant, je m'étais juré d'y jeter une oreille à sa sortie, malgré ce titre grandiloquent et très Ricky Martinesque, car Coldplay reste Coldplay : des musiciens talentueux et passionnés (ce qui manque le plus dans la musique mainstream d'aujourd'hui), une voix qu'on peut ne pas aimer mais qui sait allier technique et émotion tout en restant identifiable entre mille, et surtout ces mélodies magiques, à la fois travaillées et instantanées.

Malgré l'immense succès de X&Y qui confirma l'entrée de Coldplay au panthéon des "million seller bands" tels que U2 et, plus loin de nous, les Beatles, le chanteur et leader Chris Martin savait que le groupe s'était un peu reposé sur ses lauriers et avait annoncé de grands changements pour sa suite. Il était temps car cela commençait un peu à sentir le rock variétoche de stades à la "Johnny".
Alors pari gagné?

Déjà il faut noter que VLV (on va l'appeler comme ça) est le fruit de l'alliance entre le groupe et deux producteurs de renom : Brian Eno (le maître derrière les chefs d'oeuvre de Bowie, U2 et bien d'autres) et Markus Dravs (producteur des déjà "Legendary" Arcade Fire).
En résulte un son nouveau pour Coldplay, beaucoup plus spatial, qui donne un effet de puissance propulsant des morceaux comme "Life in Technicolor" ou "Viva La Vida" vers des cieux musicaux resplendissants. On reconnait sur cette dernière le travail de Dravs sur les cordes qui se rapproche de l'extase d'un "No Cars Go" des Arcade Fire.
Les références à ce groupe (pour qui Chris Martin ne cache pas son admiration et on le comprend!) sont d'ailleurs assez nombreuses dans l'album, à commencer par le diptyque "Lovers In Japan/Reign Of Love" qui reprend le concept de "Black Waves/Bad Vibrations" sur l'album Neon Bible, mais aussi l'orgue (instrument cher au groupe canadien) utilisé dans "Lost!".

Mais que l'on ne s'y trompe pas, Coldplay a toujours revendiqué ses références et son plagiat d'autres groupes. Ce ne sont pas des créateurs, ils s'inspirent de la bonne musique pour faire de la bonne musique mainstream. Et sur VLV, c'est complètement réussi car leur verve est puisée dans les meilleurs groupes expérimentaux.

Le rythme de "Cemetary Of London" est accrocheur au possible tandis que le très radioheadien "42" remplit sa fonction de balade avant de s'énerver dans un break intéressant. Que dire de "Yes", morceau qui au départ m'indifférait mais dont la deuxième partie à la limite du Metal est d'une beauté et d'une intensité à couper le souffle! La boucle carnavalesque de "Strawberry Swing" ira se loger dans votre tête pour vous hanter positivement lors d'une journée ensoleillée.
Seul "Violet Hill", premier single, reste un peu en deçà du reste car trop semblable au passé du groupe, même si le riff de guitare au milieu du morceau le tire quand même vers le haut.

Un mot sur l'emballage pour dire que c'est un artiste français (Delacroix) qui a signé la pochette, même si c'était en 1830 et sans le graph du titre de l'album. Mais "La liberté guidant le peuple", cela véhicule quand même une certaine classe et il vaut mieux avoir un bon album sous la main sous peine de paraître vraiment prétentieux en l'utilisant. Heureusement pour eux, c'est le cas et mieux encore, elle reflète parfaitement son contenu. On a envie de se lever, de bousculer tout ce monde amorphe devant la montée en puissance des politiques et des médias qui se servent des terroristes pour mieux nous montrer leur utilité.
Quant aux paroles, elles sont plus engagées et bien meilleures qu'à l'accoutumée, même si c'est toujours loin d'être le point fort du groupe. Elles sont là pour supporter à merveille les mélodies et c'est bien tout ce qu'on leur demande. Mention spéciale au "Those who are dead are not dead, they're just living in my head" de "42".

Au final un album qui va de toute façon se vendre comme des petits pains. Mais quand la qualité et la passion sont au rendez-vous comme c'est le cas sur ce Viva La Vida, on ne va pas bouder notre plaisir.


Merci Coldplay pour ce nouveau rush of (good) music to the ear!

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